Au quotidien

Commencer par la fin

C’était il y a un peu plus de deux ans.
J’allais à la messe pour la première fois (de mon plein gré j’entends), je commençais seule un parcours que je terminerai à Pâques de cette année, bien entourée.
Il y a un peu plus de deux ans a commencé ma conversion au catholicisme. Je t’ai déjà raconté le pourquoi du comment ici. Il y a un peu plus de deux ans.

Et dans un peu moins de deux semaines, je recevrai enfin ces sacrements que j’aurais voulu recevoir à l’instant où ma décision a été prise. J’étais pressée, je ne voulais pas d’un chemin si long… Pourtant, j’ai fini par aller le voir, le prêtre de la cathédrale de Limoges, le père Renard. C’était en septembre 2016, aux alentours du 20, et après une messe, je lui ai demandé le baptême. Je crois que je ne savais alors pas trop dans quoi je m’embarquais. J’ai rencontré des gens, suis allée à des réunions de caté sans jamais trop aimer. Puis j’ai déménagé, même ramdam à Bordeaux, nouvelles personnes, et nouvelles réunions.
Il est vrai que bien souvent, je n’ai pas envie d’y aller, que je ne suis pas toujours au mieux de ma forme après. Il est vrai qu’elles ont été pénibles toutes ces cérémonies à la chaine, avant la dernière, l’ultime. Dans deux semaines.
Et c’est étrange, tu vois, de voir le chemin parcouru en deux ans, de constater, avec un peu de nostalgie que c’est bientôt fini, et que rien ne sera plus tout à fait comme avant. Parfois, je me dis que je n’ai pas assez profité, que j’ai trop râlé, que j’aurais dû être plus ouverte à ce qui se passait autour de moi, et puis je me dis que c’est comme ça, on n’y changera rien.. Et mes râleries ne changeront rien à l’affection que je porte à chacun(e) de mes catéchistes, aux prêtres qui m’ont accueillie, à ces choses apprises malgré tout, pas comme je l’aurais cru, pas celles que j’aurais crues, mais tous ces petits rien qui ont enrichi, modifié aussi ma relation à Dieu, qui m’ont apaisée un peu (même si je râle toujours beaucoup).
Et c’est étrange, tu vois, d’avancer avec un mélange de hâte et de regrets vers ce jour que j’aurai mis presque un an et demi à préparer. Oh, non que je regrette de me faire baptiser, Dieu m’en garde, mais il y a toujours un pincement au cœur en regardant un peu par dessus son épaule.

Je ne sais si c’est l’arrivée, ou le départ, et je crois que je n’ai jamais ressenti aussi fort cette symbolique du baptême, celle de l’eau et de la résurrection.
J’ai cette sensation que j’arrive à la fin de quelque chose, la fin de ces deux ans de préparation, de réflexion, la fin de deux ans de changements, de questionnements et de remises en cause, tant de moi que de l’institution dans laquelle je m’apprête à enter, deux ans de réaffirmation de mon envie d’y entrer malgré tous les désaccords qui nous opposent… Je ne saurais expliquer ce sentiment que maintenant, tout va changer, que j’arrive au bout de quelque chose. C’est le début pourtant, le début de la vie de baptisée, qui sera probablement identique à ma vie, j’aurai toujours mon studio, je continuerai mes études, et quoi qu’il en soit je ne saurai jamais ce qu’aurait été ma vie sans le baptême, et ne pourrai donc pas comparer… Mais j’ai l’impression que tout va changer, dans cet identique de ma vie.
Et j’ai hâte tu vois, en même temps que j’appréhende cette nouvelle vie. Je ne réalisais pas je crois, il y a deux ans, à quel point ces années de préparation seraient importantes. Oh, pas tant pour le savoir acquis, internet fait bien les choses, mais pour cette attente d’une chose si lointaine au début, et qui se rapproche de plus en plus avec le temps. Elles sont importantes je crois, les années de préparation, pour ce petit sentiment au fond du ventre qui dit que rien ne sera jamais plus comme avant. Ce chemin qui commence par la fin.

Merci

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